Alors que Ma Prime Rénov vient d’intégrer le confort d’été dans son dispositif, une grande majorité des logements en France restent largement inadaptés aux effets du changement climatique. Face à l’effondrement de la construction de logements neufs et au ralentissement des projets de rénovation, les professionnels se tournent vers les bâtiments du tertiaire ou le plan de rénovation des écoles. Mal isolés, une large partie de ces bâtiments ne sont pas prêts à répondre aux nouvelles normes de confort thermique. Dans ce contexte, les solutions de protection solaire apparaissent comme un atout gagnant.
Un contexte réglementaire favorable
En Europe, tout est parti de la directive sur la performance énergétique des bâtiments (Energy Performance Building Directive – EPBD), parue dès 2002 mais largement révisée en ce début d’année 2024. 40 % de la consommation d’énergie en Europe et 36 % de ses émissions de gaz à effet de serre proviendraient en effet des bâtiments mal isolés. La directive imposait aux États membres de l’Union Européenne de fixer des exigences minimales en matière de performance énergétique des bâtiments. Avec cette révision, l’UE ambitionne de booster les projets de rénovation et de préparer l’arrivée des bâtiments neutres en carbone. Le texte doit encore être approuvé par le Conseil.
En France, la Réglementation Environnementale 2020 impose de son côté une production d’énergie supérieure à la consommation du bâtiment, en tenant compte de l’ensemble de son cycle de vie – le fameux Bâtiment à Energie Positive.
Des solutions plébiscitées et à l’impact prouvé
Ces réglementations encouragent largement l’utilisation de solutions de rafraîchissement passives, et en particulier les protections solaires, pour réduire l’empreinte carbone du bâtiment et améliorer le confort d’été tout en limitant le recours à la climatisation. Les stores extérieurs ou intérieurs et autres films solaires peuvent en effet réduire la température à l’intérieur d’une pièce de 8 degrés en été.
Quant à la consommation énergétique des bâtiments, elle peut être diminuée de 10 à 30 % en été et même jusqu’à 15 % en hiver. Selon une étude de l’Agence Internationale de l’Énergie, l’adoption généralisée des protections solaires pourrait réduire les émissions mondiales de CO² liées à la climatisation de 340 millions de tonnes par an d’ici 2050. Cerise sur le gâteau, les protections solaires peuvent contribuer à améliorer le classement énergétique d’un bâtiment.
Des innovations pour équiper les bâtiments
Les acteurs du marché rivalisent de nouvelles offres technologiques pour répondre à ces besoins en hausse. Entre nouveaux matériaux et solutions connectées, tout est imaginé pour une gestion optimisée de la lumière et de la chaleur.
Côté matériaux, les nouveaux Matériaux à Changement de Phase (PCM) sont utilisés pour produire des stores et les volets qui emmagasinent de la chaleur et la libèrent au besoin. Certains verres sont quant à eux dotés de revêtements microscopiques qui réfléchissent les rayons infrarouges, réduisant ainsi les gains de chaleur solaire en été et les pertes de chaleur en hiver. Autre innovation : les films solaires intelligents, qui ajustent automatiquement leur teinte en fonction de l’intensité lumineuse extérieure.
Les protections solaires se sont par ailleurs connectées et intégrées dans les systèmes de domotique ou de gestion automatisée des bâtiments. Ouverture et fermeture des volets, stores et autres dispositifs s’ajustent automatiquement en fonction des conditions météorologiques ou de l’heure de la journée. Si nécessaire, ils seront couplés à une motorisation et des capteurs de lumière et de température (ou même de présence) pour s’ajuster automatiquement.
Côté esthétique également, les protections solaires se renouvellent. Les brise-soleil orientables architecturaux voient leur demande exploser, tout comme les nouveaux textiles techniques conçus pour mieux résister aux UV et prolonger la durée de vie des produits.
La protection solaire s’installe ainsi comme le premier geste pour lutter contre les effets du réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Quel meilleur réflexe en effet que de limiter les apports de chaleur avant de chercher à les corriger ?