Face à la pénurie mondiale de matières premières, qui touche en particulier les professionnels du bâtiment, des solutions devraient être apportées rapidement. En attendant une embellie au premier semestre 2022.
La bonne nouvelle de cette rentrée, c’est que l’activité de l’artisanat du bâtiment a retrouvé son niveau de 2019 : + 37 % par rapport à une année 2020 certes très atypique, et + 0,5 % par rapport à 2019. La croissance est notamment forte dans la rénovation avec une hausse de 42 % et des carnets de commandes pleins.
La moins bonne nouvelle, c’est la pénurie des matériaux qui entraîne difficultés d’approvisionnement et hausse des coûts alors que la demande explose. Aluminium (+ 15 %), PVC (+ 46 %), bois (x 3 en un an)… tous les matériaux ont vu leurs prix bondir brutalement au premier semestre 2021. Parfois, dans le laps de temps entre l’établissement du devis et la réalisation du chantier !
La faute au marché mondial, complètement désorganisé à la suite de la crise sanitaire. Si elle a provoqué une récession brutale, la reprise a été elle aussi très rapide, et avec elle le redémarrage des chantiers. Des marchés comme la Chine puis les Etats-Unis, avec leurs plans de relance, se sont mis à commander en masse aux fournisseurs européens, notamment dans la filière bois. Les approvisionnements deviennent aléatoires, et les prix s’envolent. Et la baisse du cours du dollar est venue accentuer cette hausse.
Résultat : toutes les entreprises sont touchées, et 15 % des entrepreneurs ont dû retarder voire arrêter certains chantiers, selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment). Pour l’instant, seules 26 % des entreprises ont répercuté ces surcoûts sur leurs clients : les devis étant signés, difficile de revenir dessus, quitte à rogner sur sa marge… Mais la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) évalue à 10 % la hausse du prix des travaux si la situation se prolongeait. En attendant, elle conseille aux entrepreneurs de réduire la durée de validité de leurs devis, jusqu’à une semaine seulement dans certains cas.
Le retour à la normale devrait avoir lieu seulement au 2e trimestre 2022, selon la CAPEB. En attendant, aux côtés de la FFB, elle a émis différentes propositions au gouvernement pour pallier cette situation. Une idée serait par exemple la prise en charge de l’activité partielle des salariés si elle résulte d’une pénurie de matériaux. Autre piste : limiter les exportations sauvages de bois, principale cause des difficultés d’approvisionnement. Ou encore, des règles assouplies concernant les délais de réalisation de certains chantiers pour bénéficier d’aides publiques.
La réponse du Gouvernement ne devrait plus tarder, des mesures sont annoncées cet automne.
En espérant surtout voir l’éclaircie pour permettre aux projets de construction et de rénovation de conserver leur belle dynamique !